L’histoire exceptionnelle de Jenny Cockell, une preuve convaincante en faveur de la réincarnation ?
Le
24 octobre 1933, Mary Sutton, jeune Irlandaise de 35 ans, succomba à
de graves problèmes de santé peu après la naissance de son huitième
enfant, à l’hôpital Rotunda de Dublin (Irlande).
Sa mort était due à des complications de grossesse que les médecins n’avaient pas réussi à juguler.
Elle quitta ce monde, laissant ses huit enfants sans protection à
leur père alcoolique et violent, qui buvait habituellement jusqu’à
son dernier sou, et elle emporta avec elle son grand souci pour ses
enfants et son désir de leur venir en aide.
Plus qu’un hasard
Vingt et un ans plus tard, en Angleterre, vint au monde une petite
fille prénommée Jenny, troisième enfant d’une famille marquée par
des problèmes semblables à ceux des Sutton d’autrefois.
Ce parallèle est plus qu’un hasard : dès le début, la vie de la
petite Jenny fut étroitement liée à celle de la mère irlandaise morte
en 1933.
Dès sa plus tendre enfance remontèrent à la surface des images de
la vie d’une jeune femme, dont elle ne sut d’abord que le prénom, Mary.
C’étaient d’une part des souvenirs heureux, mais aussi des
souvenirs très inquiétants. Par exemple, Jenny eut connaissance de
la dernière heure de Mary, de sa révolte impuissante contre le destin
qui la séparait de ses enfants, de son angoisse écrasante à l’idée de
les laisser sans protection, et du sentiment de culpabilité
qu’elle éprouvait à fuir une situation difficile.
Les expériences de la vie de Mary devinrent pour Jenny toujours
plus précises, les souvenirs vagues se condensaient en images
concrètes, et l’intuition d’avoir déjà été cette Mary s’imposa toujours
plus à sa conscience.
Retrouver les enfants de sa vie antérieure
Dès l’enfance, Jenny faisait des dessins et des plans se
rapportant à sa vie antérieure, et adulte, elle se livra à une
recherche insolite. Elle voulait retrouver les enfants de sa vie
antérieure, les voir, savoir ce qu’ils étaient devenus, les tenir
encore une fois dans ses bras.
A l’aide d’un atlas scolaire, elle trouva l’endroit qu’elle
cherchait : Malahide, en Irlande. Elle compara ses dessins avec les
données effectives, trouva la maison où elle avait vécu en tant que
Mary, chercha les adresses de ses enfants d’autrefois et… put en effet
les retrouver !
Sonny, l’aîné, qu’elle avait vu pour la dernière fois à l’âge de
treize ans, est maintenant un vieil homme, cinquante-huit ans plus
tard ; au cours de longues conversations, il apparaît qu’ils ont tous
les deux de réels souvenirs communs.
Sonny reconnaît la personne qui est devant lui sous l’apparence de Jenny Cockell…
Cette histoire résumée succinctement compte parmi les
témoignages les plus impressionnants sur la réincarnation. Jenny
Cockell a raconté son cheminement dans un livre, «Yesterday’s
Children», et son récit a aussi inspiré un film produit à Hollywood.
Nous l’avons rencontrée dans sa maison de Towcester, en
Angleterre, pour un entretien au sujet de ses souvenirs persistants.
Monde du Graal : Il y a dix ans, vous avez écrit un
livre, «Yesterday’s Children» (Enfants d’autrefois). Vous y racontez
comment vous vous êtes mise à la recherche de ceux qui furent vos
enfants dans votre vie précédente. Au début, comment sont venus vos
souvenirs de cette vie antérieure ?
Jenny Cockell : En réalité, ces souvenirs n’ont
pas vraiment eu de début. Ils ont toujours été là, et je croyais qu’il
en était ainsi pour tout le monde. Mais je sus bientôt que les autres
ne parlaient pas de leurs vies passées. En grandissant, j’ai
longtemps pensé que les autres ne me disaient peut-être pas la vérité,
qu’ils avaient des souvenirs, mais ne voulaient pas l’admettre.
Ce fut difficile pour moi d’accepter que la plupart des gens ne
pouvaient pas se souvenir de leurs vies antérieures. Quand j’en
parlais, on me disait que ce n’était qu’une croyance ; et je ne
pouvais pas en parler à mes parents, aller en Irlande et vérifier si
mes souvenirs correspondaient à la réalité.
MdG : Comment êtes-vous parvenue à découvrir où
vous aviez vécu dans votre vie antérieure et comment vous êtes-vous
rappelé Malahide en Irlande ?
Jenny Cockell : Lorsque j’étais petite, je
dessinais constamment les plans d’un village. Je n’étais pas sûre de
l’endroit où se trouvait ce village, mais j’étais sûre que c’était en
Irlande, et je savais aussi à peu près où il se trouvait. Entre neuf
et dix ans, j’ai cherché dans un atlas scolaire. Mon attention fut
attirée de façon répétée par un endroit précis sur la carte. Le nom
de cet endroit était Malahide. J’ai supposé que Mary avait vu une
carte d’Irlande et savait où le village se trouvait. C’est pour moi la
seule chose qui explique comment je sus où chercher. Je n’avais même
pas pensé à quel endroit je devais chercher !
MdG : Et arrivée à l’âge adulte, vous avez voulu faire le voyage en Irlande…
Jenny Cockell : Oui, j’ai voulu tenter de
retrouver la famille dont je me souvenais. Je savais que je devais
chercher à Malahide, mais je n’étais pas sûre de pouvoir me
souvenir de suffisamment de détails. Je ne pouvais me rappeler
aucun nom de famille. Je me souvenais de quelques-uns des prénoms des
enfants et je savais aussi où se trouvait la maison de bois de la
famille.
Mais je n’avais trouvé aucun plan détaillé des rues et ne possédais
que les cartes que j’avais dessinées étant enfant. J’eus alors
recours à l’hypnose pour vérifier si je pouvais me souvenir de plus
de choses. Mais en réalité, cela ne m’a pas apporté que des avantages.
Le nom dont je me suis souvenue sous hypnose n’était pas le bon,
mais une ou deux choses revinrent, qui étaient incroyablement exactes.
Il faut faire très attention à l’hypnose !
MdG : Quand êtes-vous allée pour la première fois à Malahide ?
Jenny Cockell : C’était le 5 juin 1989. Avant
d’aller en Irlande, j’ai réussi à commander dans une librairie un
plan des rues de Malahide. Lorsque la carte est arrivée, j’ai apporté
les petites cartes que j’avais dessinées, je les ai mises à côté de
l’autre et c’était évident : c’était le bon endroit !
J’avais bien situé les rues, même leur direction était correcte. La
gare était au bon endroit. Ainsi je sus que cela valait la peine
d’y aller.
Donc, le 5 juin 1989, je me promenais dans Malahide. Et
l’impression était très curieuse, comme lorsqu’on est parti de sa ville
natale et qu’on y retourne longtemps après. D’abord, on remarque les
changements. Ainsi en est-il allé pour moi, j’ai remarqué les choses
qui étaient différentes. Au bout d’une rue, je m’attendais à trouver
un chantier de construction, et à la place il y avait des magasins.
L’embarcadère n’était plus en bois, mais en béton. Et comme je
descendais la rue pour trouver la maison en bois, je fus encore
déconcertée parce qu’on avait asséché le marécage et construit des
maisons dessus.
Dans mon souvenir, la maison était exactement comme autrefois.
Mais bien sûr, le temps avait passé. Elle était maintenant en ruine,
complètement envahie par les ronces et il ne restait qu’une petite
partie du mur à mi-hauteur d’homme environ. Lorsque j’entrai et me
plaçai au milieu du bâtiment, je le vis pendant un instant comme il
était autrefois, puis de nouveau à l’état de ruine. Le mur qui
courait près de la maison me fit une impression singulière. Il
avait toujours été trop haut pour qu’on puisse s’y accouder, et je
pensai qu’il avait dû rapetisser.
Mais tout à coup je compris que ce n’était pas le mur qui avait
rapetissé, c’est moi qui suis maintenant plus grande d’un pied.
MdG : Avez-vous aussi eu des souvenirs désagréables de cette ancienne vie ?
Jenny Cockell : Oui, les souvenirs correspondent
à la vie et ne sont pas toujours agréables. La plupart étaient très
durs. Nous vivions dans le dénuement et il était difficile de
subvenir aux besoins des enfants. J’avais réprimé certains
souvenirs qui sont revenus à la faveur des conversations avec Sonny
– par exemple, le souvenir du père quand il buvait et qu’il battait
mère et enfants. On ne se souvient pas volontiers de cela.
J’avais tendance à concentrer ma mémoire plutôt sur les enfants,
sur le temps que nous avions passé ensemble, et sur ce que nous
faisions lorsque le père n’était pas là. J’essayais de le faire
disparaître de ma conscience, Bien que je me souvienne du temps où il
était plus jeune. A cette époque, il était différent. Je ne sais pas
ce qui lui est arrivé – mais ça s’est probablement passé lors de la
première guerre mondiale. C’est après qu’il a commencé à boire.
MdG : Le moment de votre mort a-t-il aussi été pour vous très traumatisant ?
Jenny Cockell : Oui, c’était un souvenir qui
revenait toujours, que je le veuille ou non. Je me souviens que je me
trouvais dans une pièce très éclairée. A cette époque, il y avait peu
de bâtiments électrifiés en Irlande, mais cette pièce avait
l’électricité ; il y avait une fenêtre à deux battants et, par la
porte, je pouvais voir un couloir. J’étais dans un hôpital et j’avais
de fortes douleurs. Je savais que je devrais abandonner mes enfants,
qu’il n’y avait rien que je puisse faire, et j’étais submergée par la
culpabilité. Ensuite, je me souviens de mon corps gisant tout en bas
sur le lit, car je voyais la scène de beaucoup plus haut que le
plafond de la pièce. Le toit aurait dû gêner la vue, mais ce n’était
pas le cas, puis je fus tirée vers l’arrière.
Auparavant, je me souviens que quelqu’un est entré et s’est
agenouillé près du lit, c’était vraisemblablement un prêtre. Il y a
quelques années, j’ai visité cet hôpital et j’ai dessiné une vue en
plan de la pièce dans laquelle je suis morte. L’infirmière-chef l’a
identifiée comme étant la salle d’isolement de l’ancienne aile du
bâtiment. Je n’avais pas vraiment envie de retourner dans cette
pièce, mais lorsque j’y suis allée, j’ai remarqué que mon sentiment
de culpabilité à l’idée de devoir abandonner mes enfants avait
beaucoup diminué.
Jusqu’alors, je n’avais pas accepté ma situation – la gangrène,
l’empoisonnement du sang, la pneumonie, et il n’y avait pas
d’antibiotiques ! J’avais simplement pensé que je ne devais pas
mourir et abandonner mes enfants.
MdG : Après avoir trouvé le village de Malahide et la maison, comment êtes-vous arrivée à découvrir les enfants ?
Jenny Cockell : J’ai écrit au propriétaire de la
maison, et il s’avéra qu’il se souvenait de la famille. Il se
souvenait des enfants, avec lesquels il était allé à l’école, et put
me donner leur nom de famille, ce qui m’aida à poursuivre ma
recherche. J’ai alors fait passer une annonce dans un journal afin de
trouver les membres de la famille et quelqu’un m’a envoyé une
enveloppe contenant le nom et l’adresse d’un des fils.
C’est à ce moment-là que j’ai eu des difficultés, car je me
demandais si c’était bien de faire ce que j’avais en tête : arriver et
leur dire que j’étais cette mère qui avait laissé ses enfants en bas
âge. Je ne savais pas non plus ce que je devrais dire exactement.
Finalement, je me suis décidée à écrire à l’un des fils, et je
reçus un appel téléphonique qui se passa d’une façon curieuse. Il
était un peu dur d’oreille et sa fille prenait sans cesse le récepteur
pour tenter de comprendre de quoi je parlais. Je leur ai expliqué
que dans mes rêves j’avais eu connaissance de la famille ; je n’ai pas
dit vraiment de quoi il s’agissait.
Ça ne s’est pas passé spécialement bien. Celui qui était mon
deuxième fils ne comprit absolument rien. Mais ensuite je suis
arrivée à retrouver le fils aîné, grâce à quelques données qu’il
m’avait fait parvenir.
A ce point de l’histoire, je me sentis un peu prise de panique, et
pour cette raison, je me mis en rapport avec une chercheuse
intéressée par mon cas, afin de rendre la démarche un peu plus
officielle, et pour diminuer l’inquiétude de la famille.
Cette personne reconstitua l’histoire, s’entretint avec moi, puis
avec le fils aîné et recueillit nos témoignages. De son travail, et
avant notre rencontre, naquirent neuf pages de déclarations qui
concordaient jusque dans les moindres détails. Ainsi, j’avais de quoi
m’entretenir avec Sonny.
Sonny était le fils aîné, né en 1919. Je me souviens de lui vers
l’âge de 13 ans. Nous avions la possibilité de revoir ensemble les
notes de la chercheuse et d’échanger à leur propos. Sonny devait
raconter quelque chose et je devais terminer l’histoire. Puis c’était
à moi de commencer, et à lui de continuer.
Je racontai qu’un jour de novembre, quelqu’un au bout de la rue
avait enseigné aux enfants comment on construit un piège pour
attraper du gibier. Tôt le matin, les jeunes entrèrent en coup de vent –
je me souviens avoir dû m’essuyer les mains – et nous courûmes dehors
pour voir le lapin qu’ils avaient attrapé.
Je me souviens aussi d’avoir regardé l’animal étendu, les têtes des
enfants me le cachant presque. Mais je ne me souvenais pas de ce qui
s’est passé ensuite. Sonny, lui, le savait : ce n’était pas un lapin,
mais un lièvre, plus difficile à apprêter, et on l’a libéré. Il put
compléter cette histoire.
Ensuite il raconta que le pain qu’il aimait le plus était celui que
sa mère préparait dans le four. Et j’ai poursuivi en disant : «Ah,
veux-tu dire celui qui débordait du moule et qui devenait de plus en
plus gros ?»
Quelquefois il s’arrêtait et m’observait… mais nous n’avons parlé
de réincarnation que beaucoup plus tard. Je voulais lui donner la
possibilité de découvrir lui-même si ce qu’il était en train de
vivre était significatif pour lui, et les conclusions qu’il en
tirait. Il semblait pouvoir très bien assimiler tout cela.
Je l’ai rencontré de nombreuses fois et après un certain temps,
il ne disait plus : «Je me souviens que ma mère…» faisait telle chose,
mais plutôt : «Te souviens-tu, lorsque tu as fait cela ?»
C’était une façon merveilleuse d’accepter la réincarnation, mais il n’en était pas pleinement conscient.
MdG : A ces occasions, qu’avez vous éprouvé ?
Jenny Cockell : Pour comprendre ce que je
ressentais, il faut peut-être penser à une famille adoptive. On a
l’impression d’en faire partie, mais pas vraiment, puisqu’on est une
autre personne.
J’ai eu aussi des moments difficiles avec la famille, car bien
qu’elle m’ait acceptée, je ne pouvais pas totalement me comporter
comme je l’aurais aimé. Lorsque j’ai rencontré Sonny pour la première
fois, je ne pouvais tout simplement pas le prendre dans mes bras et
lui dire : «Comme c’est merveilleux de te voir !» puisque de son point
de vue, il me rencontrait pour la première fois.
Pour cette raison, je devais me retenir. Et il m’était difficile
de lui laisser du temps ! La plupart des enfants ont dû renouer le
contact étant donné qu’ils avaient été séparés et envoyés dans des
foyers différents ; certains d’entre eux ne s’étaient pas vus depuis
longtemps, et même pendant la plus grande partie de leur vie. Afin de
les laisser se retrouver les uns les autres, se parler et passer du
temps ensemble, j’ai dû rester au second plan et permettre aux choses
d’évoluer naturellement.
J’avais toujours des sentiments maternels envers eux, mais je ne
voulais pas les désarçonner par ma soudaine irruption dans leur
vie. C’était une situation très, très délicate. Mais j’ai eu vraiment
beaucoup de chance. Sonny a rendu les choses beaucoup plus faciles
pour moi, car il avait tout expliqué aux autres membres de la famille.
Il fut si direct – il l’était aussi enfant, un tout jeune homme très,
très direct. Il a assez souvent posé des questions à ses frères et
sœurs, que je n’aurais pas osé poser moi-même.
Comme nous nous rencontrions pour la première fois, les cinq
enfants et moi, assis autour d’une table, Sonny a dit : «Que pensez-vous
de l’histoire de Jenny ?» Alors j’ai pensé : oui, c’est cela ! Je ne
voulais pas proposer mon interprétation, je ne voulais pas dire :
«Écoutez ! Il s’agit ici de réincarnation !» mais je voulais
laisser chacun libre de voir la situation à sa façon.
MdG : Votre histoire a aussi inspiré un film avec Jane Seymour. Qu’en pensez-vous ?
Jenny Cockell : Ce n’est pas vraiment mon
histoire. Elle n’y correspond qu’en partie, mais quelques détails
sont absolument exagérés, une ou deux choses. Le bébé mort-né… je
pleure toujours lorsque je vois cela, car c’est naturellement très
traumatisant. Je suis plutôt de nature optimiste.
Mon intention en publiant mon histoire était de rendre l’idée de la
réincarnation plus accessible à un large auditoire, et de montrer
que les événements se sont réellement passés !
Durant ma jeunesse, je me sentais très isolée. Les gens autour de
moi ne pouvaient pas accepter que la réincarnation existât
réellement. Et je pense que plus nous parlons de ces choses, mieux ce
sera pour les enfants. Il y a présentement beaucoup d’enfants qui
grandissent avec de tels souvenirs de vies antérieures, et ce peut
être une grande source de perturbations pour eux.
MdG : Connaissez-vous de tels enfants ?
Jenny Cockell : J’en ai rencontré quelques-uns.
Mais normalement, ils oublient ces souvenirs vers l’âge de six ans.
Ils ont alors moins de contact avec la mère, ils vont à l’école, ils
changent. En rendant mon récit public, je voulais aussi faciliter
cette expérience aux autres.
MdG : Après avoir publié votre histoire, vous vous
êtes sûrement heurtée à des sceptiques, qui ont supposé que vous
l’aviez inventée pour faire de l’argent, ou pour être le point de mire.
Que leur répondez-vous ?
Jenny Cockell : Votre question est intéressante.
On entend souvent les gens dire au sujet d’enfants qui ont des
souvenirs antérieurs à cette vie : «Tous les enfants recherchent
l’attention. Ils veulent être sous les feux de la rampe !» Je sais pour
ma part que quelques-uns de ces enfants sont en réalité très timides et
auraient préféré ne pas attirer l’attention. On doit avoir une très
bonne raison pour s’exposer ainsi.
Je ne raconte pas mon histoire pour les gens qui n’en ont rien à
faire. Je la raconte pour aider ceux qui veulent en savoir plus sur
cette expérience et la comprendre. Quand quelqu’un la rejette et tient
à demeurer sceptique, ça ne me dérange pas.
MdG : Vous avez dit que vous n’aviez voulu exercer
aucune pression sur vos enfants de la vie précédente. Ont-ils
finalement reconnu qu’il était question de réincarnation ?
Jenny Cockell : Ça a été très particulier. J’ai
d’abord rencontré Sonny, et au début nous n’avons pas parlé de
réincarnation. Vers la cinquième ou la sixième rencontre, il a de
lui-même abordé le sujet. Et je lui ai dit : «D’après ma conviction,
c’est de cela qu’il s’agit, mais tu n’es pas obligé de le voir ainsi !»
Il fit : «Hmm… !» Mais il semblait tout à fait satisfait de cette
explication.
J’ai rencontré Phyllis chez Sonny, après que nous eûmes réussi à
la retrouver – et je n’ai pas dit grand-chose devant elle sur le rôle
que j’avais joué. J’ai fait de même pour les autres, que j’ai
rencontrés l’un après l’autre ; je n’ai pas vraiment révélé ce que je
pensais.
La première fois où il fut question de réincarnation pour
expliquer ces événements, ce fut à l’occasion de notre première
rencontre familiale. Les filles, Phyllis et Betty, pensaient toutes
les deux que leur mère parlait à travers moi, et ce fut pour elles
désagréable, je dois le dire, quand elles s’aperçurent que ce n’était
pas mon opinion. Je m’aperçus alors qu’elles ne me considéraient donc
pas comme leur mère, bien qu’elles m’aient traitée comme telle.
Quand je pris contact avec Frank, il ne sut d’abord pas comment il
devait réagir. C’est alors qu’il eut un grave infarctus et cette
expérience de mort approchée lui fit comprendre qu’il devait être
plus généreux, et qu’il avançait vers la mort.
Après quoi, il a montré de l’intérêt et a très bien accepté la
situation. Christy montra clairement par ses paroles qu’il
acceptait la réincarnation. Il a tout expliqué aux autres : oui,
c’est normal, même si les prêtres ne le voient pas ainsi. Quant à
Sonny, il n’avait aucun problème.
J’avais bien de la chance que tous soient d’accord. Mais je n’aurais jamais osé dire à chacun ce qu’il devait penser.
MdG : Est-ce que votre compréhension de la religion a changé, à travers vos expériences ?
Jenny Cockell : J’ai un problème avec les formes de
confessions rigides. Je comprends que les gens puissent concevoir
les choses différemment. Je n’ai pas le droit de refuser aux autres
leur façon de voir, pas plus qu’ils n’ont le droit de nier mon
expérience – d’autant plus qu’il ne s’agit pas en l’occurrence d’une
question de foi.
Quand j’y regarde de plus près, je suis frappée de voir que bien des éléments se retrouvent dans toutes les religions.
L’harmonie règnerait, si nous voulions reconnaître les points communs qui les rapprochent.
MdG : Merci pour cet entretien.
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