jeudi 26 juin 2014

Cernunnos

Cernunnos (ou Carnunnos, Cernunnus) "Le Cornu" est le dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, de la faune, de la régénération de la vie, un dieu magicien et le gardien des portes de l'autre monde.

Cernunnos porte des bois de cerf et un torque. Il est souvent accompagné d'un serpent à tête de bélier et d'un cerf.

Il porte parfois un sac, une corne d'abondance ou  un bol, desquels se déverse du grain ou des pièces de monnaie, symbole de l'abondance que le Dieu déverse sur la Terre ou encore de la fécondation de la Terre-Mère. 
Dans la mythologie celtique,en tant que dieu de la régénération de la vie, il connaît une nature cyclique: il apparait à Yule, au solstice d'hiver, se marie à Beltane et meurt au solstice d'été. Puis à Samhain il sort des Enfers pour se lancer dans sa "Chasse Sauvage".

Cernunnos a été assimilé à Gwynn au Pays de Galles et aussi à Herne le chasseur en Angleterre. Tous les deux étaient célèbres pour leur "Chasse Sauvage", ils sortaient des Enfers ou plus simplement de la forêt, accompagnés de leur meute de chiens infernaux pendant la saison hivernale pour la chasse.
A ce propos, Patrice Lajoye dit: 
"Or s’il y a bien un dieu gaulois dont le nom est remarquablement proche de cette forme, c’est le célèbre (C) ernunnos du pilier des Nautes de Paris, le dieu au bois de cerf. La première lettre de ce nom n’a jamais été attestée, elle a été rétablie par comparaison avec le mot breton signifiant "corne". En tout cas, deux hypothèses se posent. Ou bien le "C" a bel et bien existé mais a fini par chuter par l’influence du germanique "Hern" ("corne"), ou bien celui-ci n’a jamais existé et alors il faut lire Hernunnos." (…) "Par contre Herne le chasseur, esprit qui hante la forêt de Windsor, dont parle William Shakespeare dans ses "Joyeuses Commères", synthétise bien les deux personnages que sont Hellequin et (C ) ernunnos. C’est un chasseur fantôme, donc c’est aussi un anti-pourvoyeur (il fait flétrir les plantes et tarir le lait des vaches), ce qui est une diabolisation de l’abondance. Enfin il possède comme attribut majeur des bois de cerf."

Très populaire parmi les Celtes, les druides ont encouragé le culte de Cernunnos ce qui fut un obstacle à la diffusion de christianisme. Cernunnos n'est donc, en aucun cas, le Diable. C'est un dieu celtique, voir préceltique. Son aspect de Dieu Cornu, tout comme Pan, l'a fait être assimilé au Diable par la chrétienté. Dans la mythologie celtique, on le dit "sortant des enfers à la période de Samhain" mais l'enfer celte est très éloigné du royaume des peines perpétuelles chrétien, les enfers celtes sont tout bonnement le monde des morts, le monde des tertres.

Malheureusement, le temps qui s'écoule à emporté avec lui la tradition orale des pays celtes. Cependant, les réflexions d'Henry Rey-Flaud mettent en rapport Cernunnos et le Chasseur Infernal Hellequin:

"Il n’est pas exclu qu’au cours de sa lente gestation, durant la longue nuit qu’a connu l’Occident médiéval, depuis la fin de la période romaine jusqu’à la résurrection de l’an Mil, le rituel se soit enrichi d’apports originellement étrangers au mythe primitif. Ainsi a pu être récupérée par le charivari (mais aucune certitude n’est ici possible) la figure du dieu celtique Cernunnos, le dieu aux ramures de cerf, dieu de la reproduction, dont les cornes caduques repoussaient à chaque printemps nouveau, donnant lieu à des cérémonies sacrées qui rappellent étrangement les rites charivariques : "Chaque année (à cette époque), les Gaulois allaient chasser des cerfs et des biches dans la forêt. Ils les sacrifiaient, les dépouillaient, s’affublaient de leurs peaux encore fraîches et se livraient ainsi déguisés à des danses effrénées". Le culte du dieu-cerf celtique offrait donc une figure prédestinée, tout à fait propre à supporter les instincts des "sociétés de jeunes", dans leurs raids contre les biens et surtout contre les femmes de ceux qu’ils méprisaient." (Le Charivari, Rey-Flaud, p. 79-80)

Cernunos
Cernunnos sur le chaudron de Gundestrap Musée du Danemark

 Une légende sur Cernunnos dit qu'il y a très longtemps, les hommes d'une tribu ne trouvait rien à manger pour leurs familles pendant les longs mois d'hiver alors, l'un d'eux, n'arrivant pas à dormir, sortit de chez lui et se dirigea vers la forêt au petit matin. Armé de son arc, il s'enfonça dans le bois. Il vit à quelques mètres de lui un cerf immense et blanc. Il banda alors son arc mais, au moment où il allait tiré, le cerf le regarda dans les yeux. Le chasseur s'arrêta puis abaissa son arc. Le Cerf s'approcha de lui et lui demanda pourquoi il ne l'avait pas tuer alors qu'il mourrait de faim, tout comme les siens. Le chasseur ne sut que répondre, sinon qu'il n'en avait pas eu le courage, qu'il ne pouvait tuer un animal empli de tant de majesté...

C'est alors que le cerf lui dit:
- Je suis celui qui règne sur l'abondance des hommes. Je t'apporterai nourriture à condition que, lors de la nuit des grands feux, je puisse choisir une femme de ta tribu pour une nuit. A cette seule condition, je te donnerai ma vie pour que toi et les tiens puissiez vivre.

Le chasseur accepta, tua le cerf blanc et ramena sa dépouille au village.

Lors des feux de Beltane, un étranger fit son entrée dans le village, il participa à la fête et vit une jeune fille de l'autre coté du brasier. Il lui parla et s'écarta du reste du village avec elle. Quelques mois après cette nuit, la jeune fille donna naissance à un enfant...








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire