lundi 15 décembre 2014

Yule - Alban Arthan

 

Yule est un mot norrois utilisé en régions nordique qui désigne la période de Noël. Son étymologie est contestée : certains l'ont rattaché à "wheel", la roue, mais sans doute à tort. Selon d'autres, il s'agirait d'un mot scandinave pré-Indo-européen désignant le solstice d'hiver. C'est aussi une fête wiccane et néo-païenne.


Un peu d'histoire....

« Quand le début de l’année se tenait au 25 décembre, la nuit des Mères des Anglo-Saxons, les prédécesseurs des anglais d’aujourd’hui, dans lequel, d’après l’ancienne interprétation, le soleil devrait reprendre sa course…
La nuit de Mères, ou nuit de la Mi-hiver, et la nuit du Tournant du Soleil ou nuit de la Mi-été …
Les anciennes principales fêtes prenaient surtout place aux deux solstices et aux deux équinoxes. La plus significative de toutes était celle de Jul ou Jöl, la fête du solstice d’hiver. C’était pour ainsi dire la fête de la naissance du soleil, dont le symbole est la roue, (Vieux Norois : hiol, jol) et commençait la nuit du 25 décembre, la sainte Nuit des Mères ou « Weih » (consacrée, sainte), ceci pour 12 jours jusqu’au saint Jour de Lumière, ou Jour Principal. On se souvient encore du nom « Les Douze » ou
les Douze Nuits, qui désignait les jours du 25 décembre au 6 janvier, une période sacrée. Pendant ce temps, toute querelle et toute arme étaient laissées de côté, aucun travail ne devait être entrepris et les Dieux tenaient leur cortège festif.

Pendant 12 jours, une ambiance de fête régnait dans les maisons et les rues, et chaque invité était le bienvenu. Dans le foyer brûlait le bûche de Noël que chacun pouvait aller chercher dans les bois sans être puni comme un voleur de bois, et dans la salle décorée en vert résonnaient pendant les fêtes des chants glorifiant le soleil enfant. On s’amusait à toute sorte de jeux et de devinettes, et on prenait du porc comme met de fête, le verrat étant consacré à Fro. Les gens croyaient que les Dieux quittaient leur demeure dans la nuit pour descendre sur terre, et alors l’influence divine se manifestait dans toute la nature.

Toutes les créatures fêtaient avec gratitude le train des Dieux, toute eau était sacrée ou bien changée en vin, et tout recevait la consécration divine. On puisait aux saintes sources au milieu de la nuit l’eau nommée « Wy » afin de la conserver pour un usage consacré, et pour en asperger les habitations, on sortait au dehors le fourrage afin de le bénir. On ramassait des plantes rendues sacrées par le passage des Dieux, pour les donner au bétail. On secouait les arbres pour les sortir de leur sommeil et, ainsi éveillés, pour ainsi dire afin d’accueillir la Divinité, afin qu’ils ne restent pas secs et stériles au moment de la fructification. (« au moment de la distribution de la providence des fruits »). On cherchait ainsi à s’allier les Dieux par des dons et apaiser leur colère par des feux brûlant en leur honneur, et en tenant de grands repas sacrificiels. »


Mythe

La fête s'observe en commémorant la mort du "Holly King" (Roi de gui) qui meurt tué par son successeur le "Oak King" (Roi de chêne). Ce sont tous deux des dieux-arbres. On retrouve aujourd'hui à Noël les couronnes de gui, une idée reprise par le christianisme.


Yule et la mythologie scandinave

Dans la mythologie scandinave, Yule est le moment de l'année où Heimdallr (de son trône situé au Pôle Nord) accompagné des Aesirs (l' Ansuzgardaraiwo) revient visiter ses enfants, les descendants de Jarl. Ils visitent ainsi chaque foyer pour récompenser ceux parmi ses enfants qui ont bien agit durant l'année. Ils laissent ainsi un présent dans la chaussette de ceux-ci. Ceux ayant mal agi voyaient à l'aube leur chaussette emplie de cendres. Yule est évidemment aussi une fête où les gens de leur côté, et les dieux du leur, se rencontrent pour partager un repas bien arrosé, raconter, festoyer et chanter.


Yule et la légende Wicca

Deux thèmes dominent ce solstice d’hiver ; la renaissance du soleil et la bataille entre l’obscurité et la lumière. Il ne faut pas confondre cette bataille avec une éventuelle bataille entre le bien et le mal. L’obscurité et la lumière se complémentent et forment une balance qui subvient à nos besoins. Cette bataille est souvent représentée par un combat entre le Roi Chêne, Dieu de l’année croissante (lumière), et le Roi Houx, Dieu de l’année décroissante (obscurité) ; combat remporté par le Roi chêne. Cette célébration souligne également la renaissance d’autres dieux ; Dyonisos, Attis et Woden.

La Déesse donne naissance à un fils, le Dieu, au moment de Yule. Il ne s’agit pas ici d’un emprunt fait au christianisme. Le solstice d’hiver est considéré depuis longtemps comme une période de naissances divines. Les historiens, lorsqu’ils abordent le sujet de l’histoire de Noël, parlent que la tradition de l’enfant Jésus qui naît le 25 décembre était en effet, avant l’arrivé du christianisme, représenté par une femme qui donne naissance à un dieu soleil.

On dit que Mithra est né à cette période. Ce fut adopter par les chrétiens pour leur usage en l’an 273 de l’ère chrétienne.

Yule est l’époque de la nuit la plus longue et du jour le plus court de l’année. Après ce jour le temps d’ensoleillement augmentent jour après jour. La Déesse donnant naissance au Dieu, qui est représenté par le soleil, marque ainsi la renaissance de la lumière. L’enfant Dieu grandissant est le soleil qui se fait de plus en plus présent. Les wiccas célèbrent souvent Yule juste avant l’aube et ce jusqu’au levé du soleil. Par conséquent, il est d’usage, dans la Wicca, d’allumer des chandelles ou de faire des feux pour accueillir le retour de la lumière solaire. Plongée dans le sommeil pendant l’hiver de l’enfantement, la Déesse récupère après l’accouchement. Yule constitue un vestige des rituels primitifs célébrés pour hâter la fin de l’hiver et la fécondité du printemps. Dans presque toutes les cultures et religions, le solstice d’hiver marque l’ouverture d’une période de festivités plus ou moins longue.

De nos jours, cette célébration nous rappelle que la mort apporte finalement une renaissance.


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