La mort, ce passage que nous vivrons tous et qui nous touche un jour ou l'autre...
Que l'on soit chrétien, païen, musulman,... la perte d'un être cher est toujours difficile mais malheureusement inévitable.
Quand j'ai vu le corps d'une des personnes qui m'était le plus cher, j'ai d'abord eu du mal à y croire... on se dit que l'on rêve, que c'est un TRÈS mauvais rêve et que l'on ne va pas tarder à se réveiller. Puis, les minutes et les heures s'égrainent et... on se débat dans ce cauchemar.
Je répétais à ce corps sans vie et froid: "Réveille-toi!!" mais rien n'y a fait... il ne s'est pas réveillé.
On voit les gens pleurer autour de soi. J'avais l'impression, encore à ce moment là, d'être dans cet saleté de mauvais rêve qui ne voulait pas me laisser partir, même quand on va prévenir les proches de la mauvaise nouvelle.
Une chose qui m'a étonnée pendant ce moment horrible de l'annonce, c'est la réaction des gens face à une telle nouvelle. Certains accueillent l'annonce avec un certain détachement, une acceptation apparente, drapé dans une dignité de façade pour ne montrer à personne qu'on a mal. D'autres lâchent des larmes. Et enfin, il y a ceux qui explosent tel un personnage de tragédie grecque.... Il est étrange de voir comment des êtres aussi semblables en apparence peuvent devenir aussi dissemblables dans l'expression de la douleur.
A partir de ce moment là, commence le marathon des démarches administratives... et surtout les pompes funèbres. Alors qu'on n'est pas du tout dans de bonnes conditions, on se retrouve devant un homme qui nous parle de cercueil, gerbes de fleurs, cérémonie,.... et ce, d'une manière très froide. J'ai eu la sensation que cet homme était surtout là pour faire débourser un maximum d'argent aux pigeons en deuil. Sentiment qui s'accentua quelques jours plus tard quand une précision lui fût demandé et qui semblait l'agacer profondément...
Ensuite, le funérarium...
Certains disent que si ce lieu est triste, c'est tout à fait normal! Et puis, une belle salle funéraire, de belles fleurs, de la musique, pourquoi faire? On ne vient pas pour ça mais pour le mort! Certes, c'est une façon de voir mais tout de même, entrer dans un lieu froid où même les âmes ont déserté le lieu: Quelle horreur!!!! Ce moment déjà difficile se teinte d'une froideur sinistre à la limite du supportable pour la famille du défunt. Au bout d'une après-midi, j'ai craqué et j'ai amené une mini chaine hifi qui distillait les sons cristallins d'une harpe celtique, puis quelques fleurs sont arrivées et ça a un peu réchauffé l'atmosphère du lieu.
Avant la messe, la famille se recueille, seule, autour du défunt. Pour la première fois, j'ai prié avec une réelle ferveur, ce qui m'a aidée, m'a libérée d'un poids... du moins, pour un temps. Et arrive le moment des derniers adieux. C'est là que l'on voit vraiment l'attachement des proches au mort. Même les plus "forts", ceux que l'on pensait les plus détachés, laissent se fissurer, pendant quelques instants, leur carapace sous le poids de la douleur.
Arrive l'heure de se rendre à l'église...
Même si je suis païenne, j'attache une certaine importance à respecter les croyances des autres. Je ne suis pas particulièrement à l'aise dans les cérémonies chrétiennes que je trouve trop froide et inadaptée mais bon... j'y suis allée, et comment faire autrement d'ailleurs!
Toujours les mêmes paroles, les mêmes gestes, les mêmes chants... Un prêtre fraichement nommé qui tente d'affirmer sa supériorité face au "maitre de cérémonie" des pompes funèbres, un gerbe qui doit être absolument déplacée... Dieu seul sait pourquoi, deux cierges qui doivent être allumés... par quatre personnes (cherchez l'erreur!), un chandelier qui tombe à terre par inadvertance, une date d'anniversaire qui est fausse, une quête pour les prières au défunt qui, en définitive, ne seront jamais dites...
Mais il y a aussi les "bonnes" surprises: des personnes que l'on a pas vu depuis des années qui viennent partager la douleur que l'on ressent, une personne que l'on connait depuis peu qui tient à témoigner son affection au mort en jouant de la flûte....
Plus je repense à cette cérémonie, plus j'ai un sentiment de tristesse. La mort est un passage vers un autre monde, meilleur que celui-ci, on devrait célébrer la fin d'un cycle, dire au revoir et souhaiter bonne chance pour la nouvelle étape, au lieu de ça, ces rites donnent une impression de mort définitive, comme si c'était la fin de tout: pas de paradis, pas de possibilité de se revoir autre part,...
Là est selon moi la différence profonde avec le paganisme. Là où les chrétiens célèbrent la mort, la crucifixion; nous, nous célébrons la vie, sur cette Terre qui nous porte et qui meurt et revit chaque année nous montrant ainsi par quoi nous devons passer et comment nous allons "revivre", la mort du corps, certes, mais l'immortalité de l'âme surtout!
Depuis l'enterrement, je ne pleure presque plus alors que des fois, ça ne demande qu'à sortir mais je me dois de rester forte pour que tout ne se casse pas la figure, on me dit: "tu devrais aller voir le médecin pour avoir des anxiolytiques!", pour quoi faire?! Ne plus avoir les idées claires, ne plus être capable de réfléchir clairement sur des problèmes qui se posent inévitablement après un décès? Non, je préfère tenir autant que faire se peut. Et puis, j'avoue trouver un grand réconfort dans la prière, ce qui fait un choc quand on me connait. Autre grand réconfort: la "philosophie païenne". La plupart d'entre nous s'accorde à dire que le corps meurt mais pas l'âme. Cette dernière va dans d'autres lieux mais reste tout de même vivante pour nous. Personnellement, je ne suis pas persuadée que l'âme s'envole et ne revienne jamais nous visiter puisque j'ai eu le soulagement de recevoir un message de mon grand-père il y a quelques mois, sans parler de ses âmes qui s'arrêtent dans ma chambre certaines nuits, sorte de protection qui me soulage énormément depuis certains évènements horrifiants de mon enfance.
Enfin voilà, le paganisme est véritablement ma religion! Même si je n'en ai jamais douté, les derniers évènements m'ont confortée encore un peu plus dans cette optique. Certains clins d'œil aussi me redonnent du baume au cœur. Le dernier en date: le sermon d'un prêtre pour la Toussaint qui allait dans le sens du concept païen de la vie après la mort: à savoir que l'âme reste auprès des siens, même lorsqu'elle est censée être passée sur l'Autre Rive. Cette anecdote peut paraitre insignifiante pour certains mais pour moi, ça a été une sorte de bouée de sauvetage dans la tempête des évènements...
Voilà, ce post est juste là pour expier un peu le sentiment douloureux de la perte...
Crédit photo:
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http://teemix.aufeminin.com/blog/seedate_12726/2005/09/00/The-End <<
Circe / Waterhouse
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