samedi 14 janvier 2012

La prêtrise

Depuis que j'ai commencé à écrire sur ce blog, je critique souvent les prêtresse que je croise sur la toile... mais je n'ai jamais dit comment je voyais cette "fonction". Je répare cette erreur comme ça je rééquilibre les chances de critique. ;)

Comme je le dis et l'écris souvent, je trouve qu'il y a les 3/4 du temps, un manque d'humilité dans celles qui se donnent ce titre honorifique et ça me révulse... Sentiment qui s'est accrue avec les derniers évènements facebookiens. Récemment, je me suis décidée à suivre un certain cours païen via internet même si je n'ai pas le désir de devenir Super-Prêtresse. La première leçon fait référence à notre vision de la prêtrise, ce que ça veut dire pour nous, etc.

Voilà ce que j'en pense et, bien sûr, ce n'est que mon avis.

En lisant le cours, certaines choses ont vraiment fait échos à ce que je crois et c'est encore plus vrai quand je lis ce que certaines "prêtresses" disent et font.
J'ai l'impression que beaucoup voient ce titre comme une consécration, comme une finalité en soi. Comme si, le fait d'avoir ce titre faisait d'elles des personnes à part, supérieures aux autres païens lambdas. Pour moi, c'est une erreur. Être prêtresse n'est pas vraiment un titre enviable parce que ça appelle à faire beaucoup de travail sur soi: ça veut dire atteindre une certaine perfection dans ses dires, ses actes, chose qui, selon moi, ne se fait pas en quelques jours mais sur une période de plusieurs années.

Et puis, être prêtresse est une voie de servitude. On sert les Dieux, certes, mais on sert aussi les autres. Contrairement à ce que je comprends à travers les écrits de certaines, je pense qu'on ne s'engage pas dans cette voie pour se valoriser. On n'est pas valorisé et on ne se le doit pas. C'est une chose bien trop important pour s'y engager seulement pour avoir une reconnaissance. On le fait pour soi parce qu'on s'en sent capable, parce qu'on veut aider les autres pour leur bien à eux, parce qu'on y est appelé surtout  (pas forcément par les Dieux mais aussi parce qu'on sent en nous que c'est LE chemin que l'on doit suivre) et pas parce qu'on souhaite ardemment l'être pour devenir la belle prêtresse de conte de fées.

C'est une voie emplie de doutes, de questionnements, d'incertitudes, de peur de mal faire, de désillusions et, selon moi, de remises en questions permanentes, parce que la nature humaine nous poussent à croire qu'on est exceptionnel, qu'on est surhumain et en définitive, on doit se rendre compte au bout d'un moment qu'on est des serviteurs et pas des maitres.

Il m'a souvent été donné de voir des personnes dirent qu'elles se voyaient prêtresse depuis plusieurs générations... Se sont-elles déjà demandées si ce fait, relevant souvent de visualisations ou de rêves, était réel ou si c'était seulement une projection de leur subconscient? Une envie inavouée d'être tellement plus que ce qu'elles sont? Il m'est aussi arrivé de faire ce genre de rêve.
A mes débuts dans le paganisme, vers mes 15/16 ans, je me disais que j'avais dû être quelqu'un de mieux dans le passé, quelqu'un de tellement plus importante et que c'est pour cette raison que je suivais la voie du paganisme. Grossière erreur! Ce que nous avons pu être - peut-être!- n'a pas d'importance. On ne vit pas dans un passé hypothétique et lointain. On vit maintenant et ce que nous avons peut-être été ne fait pas de nous quelqu'un d'exceptionnel maintenant! Si nous l'avons peut-être été, nous ne pouvons plus nous projeter dans l'image d'une belle dame du Moyen-Age, vivant sur une île baignée de brumes, entourée d'une communauté de femmes habillées de longues robes bleues. Si ça a été le cas, ça ne l'est plus du tout. Une prêtresse vit avec son temps. Elle doit œuvrer pour ses contemporains...

Quand je réfléchis à ce titre tant convoité -et souvent octroyé par une pure envie de reconnaissance qui en devient limite maladive- je me dis que finalement, le mieux est peut-être de ne pas être prêtresse (je suis limite bornée sur ce point) parce que je trouve qu'avoir ce titre ne fait pas de la personne quelqu'un de mieux: ça amène souvent le sujet à se la "péter" et à perdre de vue ce qu'elle est et ce vers quoi elle doit aller.
Au final, c'est un peu comme dans la vie civile, l'argent nous fait perdre la tête. L'argent est un pouvoir qui finit par nous rendre moins bons quand il nous brûle les doigts; la prêtrise, c'est la même chose. Avoir ce mot magique devant notre nom nous apparait comme une finalité en soi alors qu'en fait, on est encore loin du but, très très loin.

En définitive, être une prêtresse doit être dur. Donner son aide sans compter et n'avoir en retour qu'insultes et médisances -si, si, c'est souvent le cas- mais c'est peut-être aussi une "leçon": subir et passer outre sans se décourager et continuer à aider ce qui en ont besoin... et recommencer à aider ce qui nous ont blessé pour grandir un peu plus.

On dit souvent que l'Homme est lié à la terre, et par la même, chaque homme est lié à son prochain. Ce rapport devrait nous permettre de grandir dans ce tout et nous permettre de trouver notre juste place. Et encore une fois, à servir les autres.

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